Un peu d'histoire...

De son nom officiel : thérapie assistée par l’animal (TAA), la zoothérapie ou médiation par l’animal vient de la traduction anglaise "animal-assisted therapy”. Sa première définition a été donnée en 1996 par la "Delta society" qui est l’une des plus grandes organisations américaines de certification des animaux médiateurs.

 

 

 

Patte husky
Bisous husky gris

La médiation animale est ainsi "une intervention dirigée vers un objectif concret dans lequel un animal répondant à des critères spécifiques fait partie intégrante du processus thérapeutique. La TAA est dispensée par un professionnel de la santé ou du social ayant une expertise spécialisée dans le cadre de sa pratique. La TAA est conçue pour promouvoir l'amélioration du fonctionnement physique, social, émotionnel et cognitif de l'humain. Ce processus doit être documenté et évalué".

Les premières séances :

Les premières séances de zoothérapie ont été mises en place au XVIII ème siècle. En effet, l'anglais William Tuke s'est horrifié de la prise en charge des personnes lors de ses visites en asile. Tuke était un philanthrope et humaniste. Il a alors introduit un lapin dans chaque cellule et a pu observer que les taux de folie avaient baissé de près de 35% sur tous ses patients. C'est depuis cette mise en évidence que l'animal est mis en avant dans certaines thérapies.

tété de husky

Cette activité a eu un tel effet que de nombreuses structures, notamment des établissements psychiatriques, ont eu des animaux de compagnies. Cette évolution s'est brutalement arrêtée avec l'apparition de la médecine scientifique. La pratique de la médiation par l'animal est revenue dans les années 60, grâce à deux cliniciens américains. En effet, le thérapeute peut être vu de manière négative par certains patients. Le fait d'avoir un animal apporte un sentiment de sécurité, de sympathie, c’est un confident qui écoute mais qui ne retransmet pas ce qu'on lui a confié (Levinson, 1962). Boris Levinson, pédopsychiatre américain est
considéré comme le père fondateur de la zoothérapie. En effet, même si ce n'est pas la première personne à avoir introduit un animal dans une structure, c'est le premier qui a publié des écrits permettant de constater les effets de l'animal sur l'être humain. Dans ses écrits, il relate que "les animaux fonctionnent comme des objets transitionnels avec lesquels les patients peuvent se lier". Il met en avant trois aspects de l'animal lors des séances avec une personne : l'objet transitionnel, le lien d'attachement et le catalyseur social. En ce qui concerne la relation d'objet transitionnel, l'animal est un moyen de "rassurer le patient, le réconforter, le défendre contre l'angoisse". Quand cette relation est créée, alors il existe un lien d'attachement entre les deux êtres et une relation de confiance s’installe : le patient va commencer à se confier à l'animal. Grâce à cette relation, une communication va s'installer. L'animal va faciliter les interactions sociales et devient donc un catalyseur social. Quelques temps plus tard, la médiation animale a été étendue aux enfants : "certains enfants apparaissent intimidés et résistants face au cadre thérapeutique classique" (Marseille, 2017). Elle s'est ensuite développée dans les autres pays et structures.

 


 

Me diation animal husky

Qu'en est-il de la France?

En France, un institut a été créé par François Beiger. Pourquoi lui? Qui est-il pour mettre en place une telle formation? François Beiger est un français (Alsace) qui a étudié de nombreux domaines. Il a commencé par l'éthologie canine qui est la science qui étudie les comportements en milieu naturel ou non entre canidé et autres espèces dont l'être humain. Il part ensuite au Canada, où il a étudié la psychanalyse et la psychologie humaine. Musher avec plus de 70 chiens de traîneaux dont le husky de sibérie, il a ensuite créé au Québec un centre de médiation par l'animal où il a pris en charge de nombreuses personnes avec des handicaps différents. La médiation par l'animal est selon l'institut français de zoothérapie "un soin alternatif non médicamenteux qui se pratique à l'aide d'un animal familier, consciencieusement sélectionné et éduqué, sous la responsabilité d'un professionnel appelé "l'intervenant professionnel en médiation animale" dans l'environnement immédiat de personnes chez qui l'on cherche à éveiller des réactions visant à maintenir où à améliorer leur potentiel cognitif, physique, psychosocial ou affectif". C'est une technique dont les effets sont reconnus. Cependant, il n'y a pas de diplôme. Il faut passer une formation certifiante qui est doit être reconnue par l'Etat. Le but est d'alier la médiation par l'animale avec une autre discipline (infirmière, aide soignante, kinésithérapeute,...). 

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Nous retrouvons les bénéfices de la médiation animale un peu partout :

De nos jours, nous retrouvons, sans le savoir, de nombreux livres, films venant de faits réels ou non sur les effets de l'animal. Par exemple, le film "Mystère" de Denis Imbert sorti en 2021, réalisé à partir d’une histoire vraie : une jeune fille devient muette après le décès de sa mère. Une personne lui offre un jeune loup et elle décide de le garder secrètement. Ou presque... Au fil du temps, la jeune fille se remet à parler, à lui raconter
ses histoires, ses doutes et ses craintes. Un lien s'est créé, et le loup a permis une ouverture. Par le biais de l’animal elle a retrouvé la parole. Nous pouvons également citer l'histoire merveilleuse et réelle de Fraser et Billy. Fraser est un jeune enfant autiste, très renfermé sur lui-même. Il vit avec ses parents. Billy, lui, est un jeune chat de gouttière abandonné et récupéré par un refuge. La famille décide d'adopter Billy, non pour Fraser, mais pour la famille entière. Les ronronnements et les câlins ont apaisé Fraser et peu à peu une relation fusionnelle entre les deux êtres s’est nouée. Ce récit est transcrit dans le livre "Grâce à un chat" de Louise Booth paru en 2017.